Un parfait cercle

Dessin mural au cordeau de maçon, poudre à tracer bleue.
Dimension variable
2013

Cette oeuvre est un wall drawing réalisé à l’aide d’un cordeau de maçon et de poudre à tracer. La figure que l’on distingue est un grand cercle occupant tout le mur. Plus que la figure finale, ce dessin trouve son intérêt dans la façon dont il est construit.

« Tracer un cercle parfait avec des traits droits », cela pourrait être la seule phrase présente sur la notice de réalisation de ce wall drawing. Le concept est de créer une forme essentiellement courbe en utilisant uniquement des lignes droites, à la fois performance artistique et défi mathématique. La construction se fait de manière procédurale : le point de départ est le triangle équilatéral inscrit au cercle, ce dernier est utilisé pour construire un hexagone duquel on construira un polygone régulier à 12 côtés, etc. Dans l’absolu cette opération devrait être réitérée à l’infini, la décision d’arrêt est prise au moment où la précision de l’outil arrive à sa limite. Le choix du cordeau de maçon est évidente, il fait autorité en matière de traçage rectiligne sur les murs. La poudre est assez tenace pour être un repère de confiance et elle véhicule aussi un sentiment d’éphémérité, un marquage qui tend à être recouvert, qui laisse place à une suite.

Finalement le cercle n’est jamais tracé, c’est uniquement la juxtaposition des cordes qui donne l’illusion qu’il y ait un véritable cercle (limite optique). Il y a seulement la structure, la surface, c’est le regardeur qui crée le cercle. Cette oeuvre interroge les notions de constructibilité, de perfectibilité et de limite. Quels sont les objectifs que l’on cherche à atteindre et quels système mettons nous en place ?